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| Crédits : Archéo Actus |
Une découverte archéologique hors du commun
Au cœur de la cité antique de Mursa — l’actuelle Osijek, en Croatie — des archéologues ont mis au jour une fosse commune singulière, dissimulée dans d’anciens puits d’eau. Cette découverte, rare et poignante, révèle les restes de soldats romains issus d’horizons multiples. Les analyses suggèrent qu’ils auraient péri lors de la bataille de Mursa, vers 260 de notre ère, un affrontement marquant l’une des périodes les plus troublées de l’Empire romain.
Une enquête pluridisciplinaire sur les origines des soldats
Sous la direction du chercheur Mario Novak, de l’Institut de recherche anthropologique de Zagreb, une équipe internationale a combiné archéologie, génétique et analyses isotopiques afin de reconstituer le profil de sept individus exhumés des puits antiques.
Les datations au radiocarbone placent ces sépultures dans la seconde moitié du IIIᵉ siècle, en pleine Crise du Troisième Siècle (235–284 apr. J.-C.). La découverte d’un sesterce romain frappé en 251 est venue confirmer cette chronologie, ancrant ces morts dans un contexte historique de chaos politique et militaire.
Des guerriers marqués par la violence
Les ossements appartenaient à des hommes robustes, âgés de 18 à 50 ans, dont plusieurs portaient des traumatismes périmortels et anciens : coups portés au front, côtes fracturées, blessures par armes perforantes. Ces marques de violence attestent d’un destin commun sur le champ de bataille, où la brutalité du combat se lisait jusque dans la chair des combattants.
La diversité génétique au cœur de l’armée impériale
Les analyses génomiques, réalisées à l’Université de Tübingen (Allemagne), ont révélé une hétérogénéité génétique saisissante. Aucun des défunts ne partageait d’ascendance avec les populations locales de l’âge du Fer croate. Cette mosaïque d’origines souligne la politique de recrutement cosmopolite de Rome, qui intégrait dans ses légions des hommes venus des confins de l’Empire et au-delà.
Les chercheurs écrivent ainsi que « la diversité observée reflète la dépendance de l’Empire romain envers un recrutement militaire multiculturel, confirmant les sources historiques sur l’incorporation de groupes étrangers dans les forces impériales ».
Des parallèles avec d’autres armées de l’Histoire
Des schémas funéraires similaires ont été observés dans les fosses communes de la Grande Armée napoléonienne et dans celles de Skopje, renforçant l’interprétation militaire de ces sépultures. La coexistence d’origines si variées parmi les morts de Mursa témoigne non seulement d’une unité forgée par la guerre, mais aussi de la mobilité humaine au sein des structures impériales.
Un regard renouvelé sur la Crise du IIIᵉ siècle
Cette fouille illustre la puissance de la recherche interdisciplinaire pour éclairer les zones d’ombre de l’Histoire. À travers les os et l’ADN de ces soldats oubliés, c’est tout un pan de la logistique, de la composition et des migrations des armées romaines qui se dévoile.
Les investigations se poursuivent à Mursa, où d’autres sépultures pourraient encore livrer leurs secrets — entre homogénéité et diversité des origines, miroir d’un empire en perpétuelle transformation.
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