Douze vies offertes aux dieux andins : une découverte archéologique bouleversante

Crédit image : Université nationale de San Marcos

Une découverte singulière près du temple de Puémape

Au cœur du district de San Pedro de Lloc, dans le nord du Pérou, des fouilles archéologiques menées aux abords du temple de Puémape ont permis de révéler une tombe collective d’un caractère exceptionnel. Les vestiges exhumés témoignent de pratiques rituelles associées au sacrifice humain, une réalité qui bouleverse notre compréhension des traditions funéraires andines.

Douze vies offertes au rituel

Dans la structure funéraire, les chercheurs ont identifié les restes d’au moins douze individus. Selon les analyses, ces personnes auraient été immolées il y a environ 2 300 ans. Le mode de dépôt est particulièrement frappant : les corps reposaient face contre terre, les poignets liés derrière le dos, une corde serrée autour du cou. Ce schéma, inhabituel dans la préhistoire andine, traduit un geste sacrificiel orchestré selon un rituel précis.

Traces de violence et absence d’offrandes

L’examen ostéologique a mis en évidence des fractures crâniennes et diverses lésions infligées au moment du décès. Fait notable, aucune offrande, aucun mobilier funéraire n’accompagne ces dépouilles – un écart saisissant par rapport aux usages funéraires connus de cette période.

Un temple réinvesti après son abandon

Érigé par la culture Salinar près de trois millénaires auparavant, le temple avait cessé d’être utilisé comme centre religieux actif. Pourtant, entre 400 et 200 avant notre ère, il fut réinvesti comme huaca, espace sacré voué à la mémoire des ancêtres et aux pratiques cérémonielles. Cette continuité symbolique éclaire le rôle persistant de certains lieux dans la construction des paysages rituels andins.

Identité des victimes et contexte rituel

L’origine biologique et culturelle des sacrifiés reste à déterminer. Des analyses génétiques et ostéologiques sont en cours pour savoir s’ils provenaient des populations locales ou de vallées voisines. Autour de la tombe, des fragments de céramique, des restes animaux et des traces botaniques sont également étudiés, afin de restituer l’environnement rituel et social de ces immolations.

Une avancée majeure dans l’étude des Andes précolombiennes

Cette découverte apporte un témoignage direct et rare de sacrifices humains organisés à grande échelle dans le monde andin ancien. Elle enrichit de manière décisive notre compréhension des pratiques rituelles précolombiennes et souligne l’importance persistante des lieux sacrés dans la mémoire collective des sociétés anciennes.

Sources : Université nationale de San Marcos

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