Sous la terre de Saint-Romain-en-Gal, un monument impérial ressurgit

Crédit image : Association GAROM

Une découverte majeure aux portes de Vienne antique

Les récentes fouilles archéologiques menées à Saint-Romain-en-Gal, à proximité de Lyon, ont révélé l’existence d’un mausolée remarquable. De plan circulaire, l’édifice atteint quinze mètres de diamètre et s’élevait à l’origine sur près de six mètres de hauteur. Sa datation, située aux alentours de l’an 50 de notre ère, le rattache au règne de l’empereur Claude.

Visible depuis le Rhône, il s’imposait à la vue des voyageurs pénétrant dans la colonie romaine de Vienne. Ce caractère ostentatoire souligne le prestige du défunt : un membre de l’aristocratie locale, vraisemblablement lié aux sphères du pouvoir impérial.

Un modèle augustéen adapté en Gaule

Les archéologues avancent que ce monument funéraire s’inspire directement du mausolée d’Auguste à Rome. Il constitue d’ailleurs le seul exemple préservé de ce type parmi les dix-huit tumuli identifiés en Gaule. Cette découverte éclaire les mécanismes de diffusion des modèles architecturaux romains et leur adaptation aux élites provinciales.

Vestiges d’activités artisanales et commerciales

Les recherches ne se sont pas limitées au mausolée. Dans la zone occidentale, proche des thermes du Nord, trois échoppes des Ier et IIe siècles de notre ère ont été dégagées. Intégrées à un vaste complexe commercial repéré dès les années 1990, elles ont été paradoxalement sauvegardées par un incendie dévastateur, qui en a calciné mais conservé les structures en bois.

Parmi elles, deux ateliers équipés de bassins ont été identifiés comme appartenant à des foulons, spécialistes du lavage et du traitement des étoffes de laine – notamment la toge romaine. La troisième échoppe renfermait un four, sans doute destiné à la verrerie ou à des usages culinaires.

Une fouille ouverte au public

Menées à ciel ouvert, ces investigations ont offert aux visiteurs et aux étudiants la possibilité d’assister en direct au dévoilement de ce patrimoine enfoui. Comme l’a souligné Martine Publié, vice-présidente du département du Rhône en charge de la culture et du tourisme :
« Assister à la naissance d’une telle découverte, c’est voir l’Histoire se révéler sous nos yeux. »

Sources : GAROM

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