Le Phare d’Alexandrie refait surface : renaissance d’une merveille engloutie

Crédit photo : GEDEON Programmes / CEAlex

Un Monument Majeur Ressurgit des Profondeurs

Dans les eaux silencieuses qui bordent l’île de Pharos, vingt-deux blocs monumentaux viennent d’être arrachés à leur sommeil millénaire sous-marin. Ces pierres, vestiges authentiques du légendaire Phare d’Alexandrie, ressurgissent aujourd’hui comme témoins d’un chef-d’œuvre architectural disparu.

Érigé sous le règne du roi Ptolémée II Philadelphe, aux alentours de 280 avant notre ère, ce colosse lumineux dominait jadis les flots de la Méditerranée. Avec une hauteur estimée à plus de 100 mètres, le phare fut longtemps considéré comme l’une des Sept Merveilles du monde antique. Sa couronne était formée d’un immense foyer, dont la lumière, amplifiée par un ingénieux système de miroirs, guidait les marins à des kilomètres à la ronde.

Un Pilier Stratégique de l’Histoire

L’importance stratégique de cette tour emblématique ne passa pas inaperçue aux yeux des grands de l’Histoire. Jules César lui-même, dans ses Commentaires sur la guerre civile, en souligne la valeur militaire. En 48 av. J.-C., la prise du Phare permit au général romain de renverser l’équilibre des forces contre Ptolémée XIII, frère de la célèbre Cléopâtre.

Mais le destin du Phare bascula au fil des siècles. Entre 956 et 1303 après J.-C., trois puissants séismes le mutilèrent progressivement, jusqu’à le réduire à l’état de ruine. Au XVe siècle, les pierres calcaires restantes furent réutilisées pour édifier la Citadelle de Qaitbay, érigée sur les mêmes fondations, comme une forteresse nouvelle bâtie sur les cendres de l’ancienne.

Une Renaissance Scientifique Sous-Marine

Aujourd’hui, le projet PHAROS, mené par une équipe franco-égyptienne sous la direction de la chercheuse Isabelle Hairy du CNRS, redonne vie à ce géant disparu. Grâce au soutien technologique de la Fondation Dassault Systèmes, les chercheurs ont extrait des éléments architecturaux précieux : linteaux de portes, seuils, dalles de base, et même un pylône orné d’une porte sculptée datant de l’époque ptolémaïque.

L’ambition dépasse la simple conservation : des simulations numériques en trois dimensions permettent désormais de reconstituer virtuellement le phare, d’en comprendre la structure interne et de reconstituer les étapes de son effondrement. Cette technologie offre une immersion sans précédent dans l’architecture monumentale de l’Antiquité.

Pharos, Premier Gratte-Ciel de l’Humanité

Considéré par certains spécialistes comme le premier gratte-ciel de l’histoire humaine, le Phare d’Alexandrie incarne l’apogée de l’ingéniosité scientifique et artistique de son temps. Pendant plus de seize siècles, il défia les éléments, portant la lumière autant aux marins qu’aux esprits.

Selon la Fondation Dassault Systèmes, cette recherche novatrice "comble les lacunes laissées par les fragments archéologiques épars", et nous rapproche un peu plus de ce que fut véritablement ce monument mythique.

Sources : La Fondation Dassault Systèmes

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