Un guerrier de l’âge du bronze sort de l’oubli après 3 800 ans

Crédit image : Réserve historique et culturelle d’État

Un vestige funéraire de l'âge du bronze mis au jour

Au cœur des plaines de Ceyranchol, sur le site de Yovsanlidere, des archéologues ont récemment mis au jour un tumulus funéraire demeuré inviolé depuis près de trente-huit siècles. Ce kourgane, vestige de la période médiane de l’âge du bronze, constitue une découverte rare et d’une importance scientifique majeure.

Sous la direction du docteur Shamil Najafov, une équipe de chercheurs a mis au jour une structure circulaire de 28 mètres de diamètre, s’élevant à deux mètres au-dessus du sol. Cette élévation de pierre abrite une chambre funéraire singulièrement compartimentée, selon une logique symbolique qui éclaire les conceptions spirituelles de l’époque.

Une architecture funéraire à la signification profonde

Le tombeau se divise en trois espaces bien distincts :

  • Le premier compartiment contient les restes d’un guerrier de haute stature, inhumé dans une posture semi-repliée. Près de lui reposent des objets rituels : une rare pointe de lance en bronze à quatre pointes, des parures de cheville également en bronze, des outils en obsidienne, des perles de pâte minérale, ainsi que des céramiques ornées de motifs incisés et incrustés de pâte blanche.

  • Le second compartiment renferme plusieurs vases en terre cuite, utilisés vraisemblablement à des fins rituelles ou alimentaires.

  • Le troisième espace, quant à lui, a été laissé vide, interprété comme une métaphore du passage vers l’au-delà — un espace destiné à accueillir l’âme du défunt, ou à permettre sa purification.

Offrandes, symboles et rites de passage

Les jarres retrouvées contenaient les ossements d’animaux cuits — chèvre, bovin, cheval et sanglier — interprétés comme des offrandes alimentaires destinées à accompagner le défunt dans son voyage vers l'autre monde. Ce rite funéraire suggère une croyance élaborée en une vie après la mort, où la subsistance de l'âme nécessitait des biens matériels.

Au sommet du tumulus, les archéologues ont exhumé quatorze imposantes dalles de calcaire, chacune avoisinant une tonne, ainsi qu’une sculpture représentant un taureau stylisé, placée à la tête de la sépulture. Ce dernier élément totemique pourrait être une allusion à la force, à la protection ou à un culte lié aux animaux.

Crédit image : Réserve historique et culturelle d’État

Analyses futures et valorisation scientifique

L’ensemble des artefacts découverts a été rigoureusement inventorié, dessiné, et, pour certains, restauré sur place. Des analyses approfondies sont prévues, incluant la datation au carbone 14 et des études métallurgiques destinées à mieux comprendre les procédés de fabrication des objets funéraires.

Cette découverte remarquable éclaire d’un jour nouveau les pratiques funéraires et les croyances spirituelles des peuples trans-caucasiens du IIe millénaire avant notre ère. Elle s’inscrit parmi les témoignages archéologiques les plus éloquents de la complexité symbolique et rituelle de cette époque oubliée.

Sources : Ministère de la Culture de la République d’Azerbaïdjan

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