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Crédit image : Captain Skyhigh via Getty Images |
Une énigme vieille de plusieurs millénaires
Au cœur des plaines du Wiltshire, l’ensemble mégalithique de Stonehenge suscite fascination et spéculation depuis des siècles. Si les gigantesques blocs de sarsen sont les plus emblématiques, un autre mystère subsiste autour des « pierres bleues », de plus petites roches volcaniques originaires du Pays de Galles. Parmi elles, un fragment discret – le « galet de Newall » – vient de livrer un secret majeur, bouleversant les théories anciennes sur les origines du site.
Une enquête géologique minutieuse
Une équipe dirigée par l’Université d’Aberystwyth a réexaminé ce fragment retrouvé en 1924, aujourd’hui connu sous le nom de « galet de Newall ». De taille modeste (22 x 15 x 10 cm), il avait été conservé par R.S. Newall, un archéologue ayant participé aux premières fouilles modernes. Grâce à de nouvelles analyses minéralogiques, pétrographiques et géochimiques, les chercheurs ont pu retracer son origine précise : un affleurement de rhyolite feuilletée situé à Craig Rhos-y-Felin, au nord du Pembrokeshire, à plus de 200 kilomètres de Stonehenge.
Les données microscopiques et chimiques ont confirmé une correspondance parfaite entre la composition du galet et les roches du groupe Rhyolite C, caractéristiques de ce site gallois. De surcroît, la forme particulière du galet évoque les sommets des piliers encore en place sur ce site d’extraction, ainsi que la base enterrée de la pierre 32d à Stonehenge.
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Colonnes de rhyolite feuilletée à Craig Rhos-y-Felin, dans le nord du Pembrokeshire. Crédit : *Journal of Archaeological Science: Reports* (2025). DOI : 10.1016/j.jasrep.2025.105303 |
Le mythe du transport glaciaire ébranlé
Aucune trace d’action glaciaire – stries, abrasions typiques, dépôts erratiques – n’a été retrouvée sur le galet. Les traces d’usure observées s’expliquent par les effets du temps et de la mise en terre, non par un transport sous-glaciaire.
Plus encore, aucune preuve tangible de passage glaciaire n’a été identifiée sur la plaine de Salisbury : ni dépôts morainiques, ni blocs erratiques, même à proximité immédiate du site mégalithique. Tous les indices convergent vers une conclusion claire : le galet de Newall n’a pas été déplacé par les glaciers.
Un exploit néolithique confirmé
Cette découverte renforce l’hypothèse selon laquelle les populations néolithiques ont volontairement extrait, façonné, transporté puis érigé ces pierres bleues à Stonehenge. Ce n’est pas le hasard géologique, mais bien la volonté humaine qui est à l’origine de cet acte d’architecture monumentale.
Le galet de Newall, loin d’être un simple fragment oublié, devient une pièce centrale dans la compréhension des capacités techniques, de la logistique et des motivations symboliques des bâtisseurs du Néolithique.
Une science archéologique en évolution
Publiée dans le Journal of Archaeological Science: Reports, cette étude met en lumière l’importance d’une relecture critique des archives du passé à la lumière des technologies modernes. Elle offre une réponse solide à un débat vieux de plusieurs décennies : les pierres bleues de Stonehenge ne sont pas le fruit d’un hasard naturel, mais d’une prouesse humaine.
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