Dans l’ombre des Teutoniques : une sépulture chevaleresque refait surface

Crédit image : PAP

Une relique enfouie sous les vestiges médiévaux

Lors d’une récente campagne de fouilles au centre historique de Gdańsk, en Pologne, des archéologues de l’équipe ArcheoScan ont mis au jour une pierre tombale rare représentant un chevalier médiéval en armes. Ce témoignage sépulcral exceptionnel émerge d’un site chargé d’histoire : celui-ci abritait autrefois une église en bois datant du XIIe siècle, remplacée plus tard par une imposante forteresse en brique édifiée au XIVe siècle par l’ordre des Chevaliers Teutoniques.

Un contexte historique de conquête et de fortification

Gdańsk, appelée Danzig dans les sources germaniques, fut annexée en 1308 par l'État monastique des Chevaliers Teutoniques, un ordre religieux et militaire fondé lors des Croisades. En 1340, ces derniers y construisirent une forteresse qui devint le siège de leur Komtur, l’un de leurs plus hauts représentants locaux. Ce contexte militaire et religieux éclaire la richesse des découvertes récentes.

Une représentation sculptée d’un noble guerrier

La pierre tombale, taillée dans du calcaire de Gotland et mesurant 1,5 mètre de long, offre une représentation saisissante : un chevalier vêtu de cotte de mailles, brandissant une épée dans la main droite et tenant un bouclier, figure encadrée par une arcade de pierre aux lignes gothiques, typiques des architectures funéraires entre la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle.

Selon Sylwia Kurzyńska, archéologue en charge des recherches, la richesse ornementale de la stèle et l’attitude martiale du défunt suggèrent qu’il pourrait s’agir d’un chevalier de haut rang, voire d’un commandant militaire. L’équipe prévoit de soulever délicatement la dalle afin de déterminer si la sépulture demeure intacte en dessous — ce qui permettrait d’en apprendre davantage sur l’identité du défunt.

Autres artefacts révélés par les fouilles

Les fouilles ont également permis de découvrir une seconde pierre tombale, cette fois en grès, accompagnée d’un cercueil en bois. Bien que partiellement endommagée, cette stèle présente des traces d’oxydation verte liées à la corrosion du carbonate de cuivre, signe probable de la présence d’un objet métallique enterré avec le défunt — peut-être une épée, une fibule, ou un insigne de fonction.

Conclusion

Ce type de découverte ne constitue pas seulement un jalon archéologique : il offre une fenêtre précieuse sur la hiérarchie militaire, les pratiques funéraires et l’esthétique de la société chevaleresque médiévale. Gdańsk, ville au carrefour des puissances germaniques, baltes et slaves, continue de dévoiler les strates d’un passé complexe et martial.

Sources : naukawpolsce

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