Entre dieux, guerriers et marchands : les sépultures de Dromolaxia livrent leurs mystères

Crédit image : République de Chypre

Une cité portuaire disparue aux confins de la Méditerranée orientale

Sur les rives méridionales du lac salé de Larnaka, les vestiges de l’antique cité de Dromolaxia-Vyzakia, jadis prospère sous le nom d’Hala Sultan Tekke, continuent de livrer leurs secrets. Fondée aux alentours de 1630 avant notre ère, cette cité côtière de Chypre connut un essor remarquable jusqu’à l’effondrement du monde égéen au XIIe siècle av. J.-C., une période de bouleversements sociopolitiques marquant la fin de l’Âge du Bronze.

Découverte de sépultures séculaires : un miroir du commerce international

Lors d’une récente campagne archéologique dirigée par le professeur Peter M. Fischer de l’Université de Göteborg, trois sépultures remarquables, identifiées sous les codes ZZ, ABE et ABW, ont été exhumées. Ces tombes, datant du XIVe siècle avant notre ère, offrent un aperçu saisissant des réseaux d’échanges transméditerranéens qui reliaient Chypre à des civilisations aussi éloignées que la Grèce mycénienne, l’Anatolie, l’Égypte et le Proche-Orient.

Objets rituels et artefacts exotiques : la signature des élites

Parmi les offrandes funéraires découvertes figurent une statuette féminine en forme d’oiseau, modelée dans l’argile locale, ainsi que deux sceaux cylindriques : l’un taillé dans l’hématite, l’autre façonné en bronze – un matériau rarissime pour cet usage à l’époque. Ces objets, finement gravés de scènes de divinités, d’animaux et de symboles énigmatiques, témoignent d’une riche culture visuelle et symbolique.

Les tombes contenaient également des céramiques locales, des outils, des bijoux et de précieuses importations, notamment des "cratères à chars", vases ornés de scènes guerrières et fabriqués dans la Grèce continentale. Une analyse par activation neutronique des fragments de poterie a confirmé leur origine, en particulier des sites mycéniens tels que Berbati et Tirynthe, dans le Péloponnèse.

Présence d’objets de luxe et dynasties marchandes

D’autres objets rares, comme des vases en albâtre, des scarabées, des éléments en ivoire d’hippopotame et des métaux précieux, trahissent une ouverture vers les grandes civilisations de l’époque : l’Égypte pharaonique, l’Anatolie hittite et les royaumes levantins. Ces artefacts luxueux suggèrent que les tombes appartenaient à des lignées aristocratiques engagées dans un commerce à longue distance.

Mémoire des ancêtres : une utilisation funéraire sur plusieurs générations

L’étude des ossements humains indique une réutilisation des sépultures sur plusieurs générations, traduisant peut-être une filiation prestigieuse ou des rites funéraires complexes. Les recherches bioarchéologiques sont toujours en cours afin de déterminer le nombre d’individus inhumés, leur sexe, leur âge au décès, ainsi que d’éventuelles pathologies ou traces de traumatismes.

Sources : Le Département des Antiquités, Vice-ministère de la Culture, Chypre

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