- Obtenir le lien
- X
- Autres applications
- Obtenir le lien
- X
- Autres applications
![]() |
La chercheuse Virginia Barciela (Université d’Alicante), à côté d’une structure découverte dans la grotte de Cova Dones. Crédit image : Université d’Alicante |
Dans les entrailles calcaires du territoire valencien, la grotte de Cova Dones — jadis révélée au monde par les secousses d’un séisme en 1821 — recèle désormais un secret bien plus ancien que sa découverte : plus de cent structures préhistoriques, soigneusement identifiées par une équipe d’archéologues des universités d’Alicante et de Saragosse.
Un sanctuaire paléolithique oublié
Cette cavité naturelle, s’étendant sur près de 500 mètres dans une galerie unique, s’impose aujourd’hui comme un site majeur de l’art rupestre du Paléolithique en Méditerranée ibérique. Les parois de la grotte conservent la mémoire d’un monde disparu : plus d’une centaine de peintures et gravures, dont au moins 19 représentent des figures animales — chevaux, cerfs élaphes, aurochs et biches — qui témoignent de la relation intime entre les premiers artistes et la faune qui les entourait, il y a environ 24 000 ans.
Des constructions de pierre et de mystère
Mais au-delà des représentations visuelles, c’est une autre forme d’expression humaine qui vient d’être mise en lumière : celle des spéléofactes. Ce terme désigne des structures créées par la modification intentionnelle de stalagmites, brisées, déplacées ou réassemblées pour former des motifs complexes. Plus d’une centaine de ces constructions ont été recensées dans les profondeurs de Cova Dones.
Selon les spécialistes, ces assemblages pourraient revêtir une dimension symbolique ou rituelle, liée à des croyances primitives, des pratiques sociales ou une forme de cosmologie naissante. D’autres hypothèses plus pragmatiques suggèrent qu’il s’agissait de marqueurs territoriaux, de balises facilitant l’orientation dans la pénombre, ou de dispositifs techniques — tels que brise-vents ou barrières naturelles.
![]() |
Le chercheur Aitor Ruiz-Redondo (Université de Saragosse) en train d’éclairer l’un des ensembles de spéléofactes. Crédit image : Université d’Alicante |
L’empreinte du temps sur la pierre
Certaines fractures des structures portent des traces de recristallisation calcitique, une preuve minérale silencieuse que ces manipulations remontent bien aux âges préhistoriques. Une étude multidisciplinaire, actuellement en cours, viendra affiner la datation et l’interprétation de ces aménagements anciens.
Ce type de formation n’est pas sans rappeler les célèbres structures circulaires de la grotte de Bruniquel, en France, où des Néandertaliens auraient agencé des fragments de stalagmites il y a quelque 175 000 ans. Une parenté fascinante qui soulève une question troublante : quelle part de conscience, de culture ou de mémoire habitaient ces premiers habitants des ténèbres ?
Vers une compréhension plus profonde
Les chercheurs annoncent déjà que de futures investigations mêlant géomorphologie, analyses archéologiques et méthodes de datation avancées permettront de mieux comprendre l’origine, la chronologie et les fonctions exactes de ces énigmatiques architectures souterraines.
Sources : Université d’Alicante
#Archéologie #Préhistoire #ArtRupestre #CovaDones #Valencia #HistoireHumaine #ScienceEtMystère #GrotteEspagnole #UniversitéAlicante #UniversitéSaragosse #Paléolithique #MystèresDuPassé #DécouverteArchéologique #HéritageHumain
Commentaires
Enregistrer un commentaire