Le poignard insolite et la forteresse perdue : secrets enfouis de Göteborg

Crédit image : Arkeologerna / Marcus Andersson

Une page oubliée de l’histoire suédoise

Surplombant les rives du fleuve Göta, la colline de Gullberg fut au XIIIe siècle le théâtre d’une entreprise ambitieuse menée par le roi Birger : l’édification d’une forteresse destinée à sécuriser cette région stratégique, aujourd’hui intégrée à la ville de Göteborg.

Lieu de conflits incessants, Gullberg fut détruite à plusieurs reprises : d’abord durant la guerre de Libération de la Suède, puis reconstruite par les premiers souverains de la dynastie Vasa, avant d’être à nouveau rasée par les Danois lors de la guerre de Kalmar. Avec la fondation officielle de Göteborg en 1621, la colline fut réaménagée pour accueillir la redoute de Skansen Lejonet, érigée pour repousser d’éventuelles offensives danoises.

Une campagne de fouilles révélatrice

Des archéologues du musée national des Antiquités suédois (Statens historiska museer) ont récemment mené une vaste exploration des ultimes vestiges de la forteresse de Gullberg. Ces fouilles ont mis au jour un ensemble exceptionnel d’artefacts, ainsi que des structures dissimulées depuis des siècles sous la surface.

Parmi les objets militaires exhumés figurent des projectiles d’artillerie, des carreaux d’arbalète, des balles de mousquet, et un objet rarissime au design évocateur : un poignard dit « bollock », reconnaissable à sa garde dotée de deux renflements ovoïdes évoquant une anatomie masculine. Ce type d’arme, apparu à la fin du Moyen Âge, était prisé pour sa robustesse et sa prise en main particulière.

Éclats du quotidien d’autrefois

Au-delà du matériel militaire, les chercheurs ont retrouvé des objets du quotidien illustrant la vie au sein de la forteresse : vaisselle en céramique, robinets à bière, gobelets, cadrans solaires, et un instrument aussi curieux que rare – un répandeur de sable, utilisé pour sécher l’encre fraîche sur les manuscrits. Cet objet raffiné témoigne d’une activité scripturaire soutenue au sein des murs de la garnison.

Une architecture révélée

Anders Altner, représentant des Musées historiques nationaux, souligne l’importance des découvertes architecturales : caves, fondations de maisons, murs d’enceinte, et même l’un des portails principaux de l’ancienne fortification. « Nous ne nous attendions pas à un tel niveau de conservation », confie-t-il. « Les différentes techniques de construction sont fascinantes : certaines parties ont été érigées en pierre et en brique, d’autres reposaient sur des remblais de terre et du bois. Le sous-sol découvert se distingue particulièrement, avec un escalier, des dalles de sol et des fragments de murs et de plafond remarquablement préservés. »

Ces fouilles ravivent un pan méconnu de l’histoire suédoise, révélant non seulement la sophistication de la vie militaire et civile de l’époque, mais aussi la richesse matérielle d’un site longtemps tombé dans l’oubli.

Sources : arkeologerna

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