La mosaïque oubliée : un chef-d'œuvre byzantin ressuscité après 1 600 ans

Crédits images : Autorité des Antiquités d’Israël (IAA)

Une œuvre d’art byzantine surgie des sables

C’est au seuil du site antique de Khirbat Be’er Shema, dans la région désertique du Néguev, qu’a été dévoilée pour la première fois une splendide mosaïque byzantine datant d’environ 1 600 ans. Redécouverte en 1990, cette fresque monumentale, désormais connue sous le nom de mosaïque de Be’er Shema (ou Birsama), est composée de 55 médaillons finement ciselés, illustrant une symphonie visuelle de scènes mythologiques, de faune sauvage, de parties de chasse et d’instantanés de la vie quotidienne dans l’Antiquité.

Une mémoire enfouie dans un monastère viticole

Cette mosaïque faisait jadis partie d’un vaste complexe monastique, actif entre les IVe et VIIe siècles de notre ère, à l’époque où cette région appartenait à la province byzantine de Palaestina Secunda. Le monastère prospérait grâce à la viticulture, comme en témoigne la présence d’un imposant pressoir à vin et de nombreuses installations de stockage.

De la mise au jour à la sauvegarde patrimoniale

Initialement réenterrée par les archéologues pour la préserver des intempéries et des dégradations, l’œuvre a néanmoins souffert des affres du temps. Consciente de son inestimable valeur, l’Autorité des Antiquités d’Israël (IAA) a entrepris sa conservation, la transférant dans un espace sécurisé au sein du complexe du Conseil régional de Merhavim.

Shaike Lender, l’un des responsables de cette mission, a souligné que le site se trouvait jadis sur un ancien itinéraire caravanier reliant la mer Méditerranée aux confins du désert – une voie empruntée autrefois par les marchands de la route des épices, notamment à l’époque nabatéenne et romaine.

« Nous avons révélé les vestiges d’une agglomération importante, étendue sur plusieurs centaines de dounams. Ce lieu offrait un refuge sûr aux voyageurs menacés par les incursions de tribus nomades », a-t-il expliqué.

Une inauguration riche en mémoire et en symboles

Le dévoilement officiel de la mosaïque s’est tenu au début du mois en présence de figures politiques et culturelles : le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu, le chef du Conseil régional Shay Hajaj, ainsi que le directeur de l’IAA, Eli Escusido.

Pour Shay Hajaj, cette œuvre redonne vie au passé du Néguev :

« Cette mosaïque remarquable est un témoignage tangible de la vie qui animait cette région il y a près de 1 600 ans. Elle constitue un maillon essentiel du récit que nous tissons ici — un récit entrelacé de mémoire, de transmission et d’avenir. »

Une renaissance artistique et historique

Fruit d’une civilisation raffinée, la mosaïque de Be’er Shema nous rappelle que le désert, loin d’être vide, fut jadis un carrefour de cultures, d’échanges et de spiritualité. Grâce aux efforts conjoints des archéologues et des institutions locales, ce trésor millénaire entre à nouveau en résonance avec notre présent.

Source : Israel Antiquities Authority

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