Découverte majeure : un complexe sacrificiel antique émerge du sol d’Orenbourg

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Crédit image : Expédition archéologique de l’Oural

Au cœur des steppes méridionales de l’Oural, une équipe d’archéologues de l’Expédition archéologique de l’Oural a récemment dévoilé les vestiges d’un vaste complexe sacrificiel, enfoui depuis des millénaires sous le sol du nécropole de Vysokaïa Moguila–Studenikine Mar. Ce site, situé dans la région d’Orenbourg, se révèle être un témoignage exceptionnel des pratiques rituelles des premières sociétés nomades d’Eurasie.

Une architecture funéraire monumentale

Les chercheurs ont identifié une succession impressionnante de cinq groupes de kourganes, s’étirant sur près de six kilomètres selon une orientation strictement latitudinale. Une telle régularité spatiale laisse entrevoir une conception funéraire rigoureusement planifiée, probablement liée à des traditions cultuelles profondément ancrées dans la mémoire collective des communautés nomades.

Parmi ces structures, le Tertre 19 a livré des découvertes particulièrement éloquentes. Dispersés dans le sol, des fragments de mors en fer, des pièces de bride ainsi que des éléments de harnais témoignent des liens symboliques et sociaux entre l’homme et le cheval. Dans l’imaginaire des peuples des steppes, l’animal n’était pas seulement un outil de mobilité mais un médiateur spirituel, un compagnon dans l’au-delà.

Crédit image : Expédition archéologique de l’Oural

Des objets d’une richesse iconographique remarquable

À proximité, les fouilles ont révélé une plaque en or finement travaillée figurant une tête de tigre et l’une de ses pattes, peut-être symbole de puissance ou d’appartenance à une élite guerrière. Non loin de là, une fosse circulaire, creusée à faible profondeur, renfermait plus d’une centaine de pièces de harnachement.

Les archéologues considèrent cet ensemble comme l’un des dépôts sacrificiels les plus significatifs découverts dans les premiers nécropoles nomades du sud de l’Oural. La variété du matériel témoigne de pratiques rituelles complexes, mêlant offrandes, symbolisme animalier et mise en scène cérémonielle.

Parmi ces objets, l’on dénombre des mors en fer, des pièces latérales en corne ou en métal, des boucles, des ornements en bronze ou en os, ainsi qu’une multitude de frontaux richement décorés. Certains éléments se distinguent par leur raffinement : jusqu’à dix-sept plaques de protection frontale en bronze, une trentaine de plaques ajourées, ou encore des disques ornementaux représentant des swastikas, des oiseaux ou des créatures mythiques.

Une mosaïque culturelle en mouvement

Une partie du mobilier funéraire ressemble étroitement à celui des sépultures aristocratiques des steppes de l’Oural méridional, datées des IVe et début du IIIe siècle av. J.-C. D’autres objets, en revanche, révèlent des correspondances directes avec les cultures du Caucase du Nord, du Don ou encore des rivages septentrionaux de la mer Noire. Ces analogies laissent entrevoir un réseau d’échanges et d’influences beaucoup plus vaste qu’on ne l’imaginait auparavant, confirmant le rôle central des peuples nomades dans la circulation des idées, des biens et des pratiques rituelles.

Parmi les pièces les plus singulières se trouvent des distributeurs de ceinture en bronze façonnés sous forme de visages humains, ainsi qu’un bol rituel en bois partiellement recouvert d’argent, objets probablement utilisés dans des cérémonies post-funéraires réservées aux élites. La présence de mâchoires de sanglier et de fragments d’un récipient en céramique vient renforcer l’hypothèse de rituels élaborés mêlant offrandes animales, libations et pratiques commémoratives.

Crédit image : Expédition archéologique de l’Oural

Des nécropoles, miroirs d’un monde spirituel complexe

Pour les membres de l’expédition, ces découvertes montrent clairement que les grands tertres funéraires n’étaient pas de simples lieux d’inhumation. Ils constituaient de véritables centres cultuels, où se déroulaient des rites sacrificiels très codifiés, parfois plusieurs années après la mise en terre du défunt. Ces espaces sacrés semblent avoir joué un rôle fondamental dans la cohésion sociale et dans la transmission des traditions spirituelles parmi les peuples nomades de la steppe eurasiatique.

Sources : archaelog

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