Les sphères du Costa Rica : un mystère millénaire en pleine renaissance

Crédit image : MNCR

Un projet international de restauration

Une équipe conjointe de chercheurs et de restaurateurs venus du Costa Rica et du Mexique œuvre actuellement à la sauvegarde de trois sphères monumentales en pierre, conservées sur le site muséal de Finca 6, à Palmar de Osa.

À ce jour, plus de trois cents de ces mystérieux monolithes, connus sous le nom de sphères du Diquís, ont été recensés, principalement sur l’île d’Isla del Caño et dans le delta du Diquís, au sud du Costa Rica.

Héritage de la culture Diquís

Ces sculptures sont attribuées à la civilisation disparue des Diquís, dont l’émergence remonte à la vallée du Rio Grande de Térraba, entre 1 500 et 300 avant notre ère, durant la période synancra.
Les recherches archéologiques suggèrent que les sphères ornaient les places cérémonielles ou marquaient l’accès aux résidences des chefs et élites locales. Leur fabrication révélait une remarquable maîtrise technique : de gros blocs rocheux étaient d’abord façonnés par percussion avec des pierres plus dures, puis polis avec du sable jusqu’à obtenir une surface parfaitement lisse.

Le rôle du site de Finca 4

Les sphères actuellement restaurées proviennent à l’origine de Finca 4, vaste ensemble d’anciens villages établis sur les plaines alluviales formées par les rivières Sierpe et Térraba. Ce site se distingue par la plus forte concentration de sphères connues, souvent disposées en groupes, associées à des structures architecturales et organisées selon des tracés géométriques rigoureux.

Crédit image : MNCR

Les défis de la conservation

Le Musée National du Costa Rica rappelle que ces sculptures, autrefois exposées en bordure de route, furent déplacées vers le musée de Finca 6. Leur composition calcaire, vulnérable aux intempéries, a subi de multiples altérations : érosion hydrique, dépôts minéraux, fissurations, perte de matière et colonisation par des micro-organismes.

Pour enrayer cette dégradation, les spécialistes ont eu recours à un protocole de traitement : nettoyage mécanique, élimination des organismes biologiques, application de bactéricides doux et consolidation des zones fragilisées à l’aide de mortiers à base de chaux, compatibles avec la pierre originelle.

Restaurations subtiles et respect de l’authenticité

De petites retouches chromatiques ont également été réalisées grâce à des pigments naturels, avec une exigence de réversibilité, principe fondamental de la conservation internationale. « Nous avons comblé certaines pertes de matière par des couches de mortier, tout en préservant l’intégrité de la pierre d’origine », précise Leifer Castro, spécialiste du Musée National du Costa Rica.

Sources : Musée national du Costa Rica

#CostaRica #Archéologie #HistoireAncienne #PatrimoineMondial #SphèresDiquís #Conservation #Finca6 #UNESCO #CultureAncestrale

Commentaires