Le plus grand trésor de l’Âge du Bronze découvert en Haute-Lusace

Crédit image : Service archéologique de l’État de Saxe

Une trouvaille archéologique hors du commun

En Saxe orientale, les archéologues viennent de mettre au jour le plus grand dépôt de l’Âge du Bronze jamais découvert en Haute-Lusace, et le second en importance pour l’ensemble de la Saxe.
La découverte s’est produite dans le quartier de Klein Neundorf, à Görlitz, où pas moins de 310 objets en bronze datant du IXᵉ siècle av. J.-C. ont été exhumés.

Un site connu depuis plus d’un siècle

Le terrain de la trouvaille n’était pas totalement inconnu. Dès 1900, de jeunes villageois, en récoltant des pommes de terre, avaient découvert trois poignards en bronze.
Le destin de ces pièces fut tragique : l’un disparut aussitôt, deux furent acquis par le musée de Görlitz en 1905, mais l’un d’eux se perdit durant la Seconde Guerre mondiale. Un seul poignard a survécu jusqu’à aujourd’hui, témoin silencieux de cette première découverte.

Un projet scientifique rigoureux

Sous l’impulsion du Dr Jasper von Richthofen, directeur des Collections de Görlitz, une fouille systématique a été entreprise en partenariat avec le Service archéologique de l’État de Saxe.
Les premiers sondages ont révélé des fragments de faucilles en bronze en périphérie du site. Poursuivant leurs recherches, les archéologues ont retrouvé plus d’une centaine d’objets dispersés par les travaux agricoles. Finalement, ils mirent au jour un ensemble encore intact, soigneusement prélevé sous forme de bloc de terre afin d’être étudié en laboratoire au moyen d’une micro-fouille.

Richesses matérielles et diversité des artefacts

Selon le musée de Görlitz, le dépôt comprend outils, armes, parures, éléments vestimentaires et lingots bruts appelés « pains de coulée ».
Les faucilles dominent largement l’ensemble avec 136 exemplaires, suivies de 50 haches. Chaque étape de l’excavation a été enregistrée par photogrammétrie, offrant ainsi un modèle 3D fidèle à l’agencement originel des objets.

Un témoignage de pratiques rituelles

Parmi les découvertes les plus marquantes figure une épée brisée en quatre fragments. Deux cassures, manifestement anciennes, montrent que l’arme fut volontairement déposée en état fragmenté.
Une fois reconstituée, l’épée atteint 44 cm et se distingue par son pommeau formé de deux coques de bronze renfermant un disque organique — probablement en os ou en ivoire. Bien que singulière dans sa facture, cette pièce semble provenir d’Allemagne méridionale, révélant ainsi l’existence de réseaux d’échanges étendus à travers l’Europe centrale à la fin de l’Âge du Bronze.

Sources : Office d’État de l’Archéologie de Saxe

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