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Abri de Dargan, Montagnes Bleues. Crédit : Dr Amy Way |
Une découverte exceptionnelle en territoire ancestral
Dans les hauteurs escarpées des Montagnes Bleues, à 1 073 mètres d’altitude, une équipe d’archéologues australiens, en étroite collaboration avec les communautés autochtones ayant des liens culturels profonds avec cette région, a mis au jour 693 artefacts lithiques, témoignant d’une occupation humaine continue depuis la dernière ère glaciaire jusqu’à une époque plus récente.
Ce site, connu sous le nom d’abri de Dargan, constitue désormais la plus ancienne preuve d’occupation en haute altitude jamais découverte en Australie. Cette révélation bouleverse les théories antérieures selon lesquelles les environnements alpins australiens étaient inhospitaliers durant les périodes glaciaires.
L’empreinte humaine dans les paysages gelés
Il y a 20 000 ans, lorsque les sommets des Montagnes Bleues étaient balayés par les vents glacés et dénudés d’arbres, les ancêtres des Premières Nations ont non seulement survécu, mais ont prospéré dans ces conditions extrêmes. L’abri de Dargan apparaît ainsi comme une preuve manifeste de leur capacité d’adaptation aux environnements périglaciaires, bien au-delà de ce que l’on pensait possible pour cette époque.
Des analyses chimiques sophistiquées des artefacts révèlent des déplacements humains significatifs à travers des régions aujourd’hui connues sous le nom de Hunter Valley et des grottes de Jenolan. Ces résultats montrent que, même au cœur de la dernière glaciation, les peuples autochtones parcouraient de vastes distances pour atteindre ce lieu, véritable carrefour culturel.
Une collaboration entre science et savoirs traditionnels
Ce projet de recherche, dirigé par la Dr Amy Mosig Way et le Pr Duncan Wright, avec la participation active de membres des communautés Dharug, Wiradjuri, Dharawal, Gomeroi, Wonnarua et Ngunnawal, illustre l’importance d’un dialogue entre science contemporaine et savoirs ancestraux.
Wayne Brennan, mentor en archéologie et détenteur du savoir Gomeroi, est à l’origine de cette démarche collaborative, visant à conjuguer les efforts scientifiques et culturels pour mieux protéger ce patrimoine unique.
Mémoire vivante d’un peuple
Pour Leanne Watson Redpath et Erin Wilkins, autrices de l’étude et fières représentantes Dharug, l’abri de Dargan est bien plus qu’un site archéologique. Il représente un espace de transmission, de rassemblement, et un pilier de leur identité collective. Elles rappellent que leurs ancêtres ont habité ces terres pendant des millénaires, et appellent à une reconnaissance renforcée du patrimoine culturel dans les zones protégées.
Une pierre angulaire pour la recherche archéologique
Les fouilles à Dargan ont permis de reconstituer une chronologie détaillée de 20 000 ans d’activité humaine, grâce à un état de conservation remarquable des couches sédimentaires et des foyers. Cette étude complète des travaux initiés dès 1935 par Frederick McCarthy, et poursuivis au fil des décennies par les chercheurs du Australian Museum.
L’abri de Dargan, dont l’emplacement exact est gardé confidentiel, s’impose comme une pièce maîtresse de l’histoire humaine en Australie, prouvant que les zones glaciaires ne furent pas des barrières, mais des territoires vécus et traversés.
Vers une reconnaissance plus vaste
Le Pr Wright conclut que cette découverte redéfinit notre compréhension de l’occupation précoce du sud-est australien, une région historiquement négligée par la recherche malgré sa densité de population actuelle.
Alors que les Montagnes Bleues sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO pour leur biodiversité, cette étude met en lumière l’urgence d’une protection équivalente pour le patrimoine culturel des Premières Nations.
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