Le crâne en cône de l’adolescente oubliée : une énigme venue du Néolithique iranien

Localisation de BG1 dans l’atelier B du cimetière de Chega Sofla ainsi que sa structure rectangulaire (A et B). Vue de la sépulture collective BG1 et des individus qui y sont inhumés (C). Partie occidentale de BG1 et emplacement de BG1.12 (D) ; inhumation de BG1.12 (E) (archives du Projet Préhistorique de Zohreh). Crédit : *International Journal of Osteoarchaeology* (2025). DOI : 10.1002/oa.3415

Un témoignage troublant de pratiques culturelles anciennes

Dans les plaines arides de l’ouest de l’Iran, les vestiges d’une jeune fille datant d’environ 6 200 ans ont récemment été exhumés dans une nécropole antique connue sous le nom de Chega Sofla. Cette découverte, fruit de recherches menées sur plus d’une décennie, offre un éclairage fascinant – et tragique – sur les rites funéraires et les modifications corporelles pratiquées dans les sociétés protohistoriques de la région.

Un crâne façonné par les coutumes

La dépouille, désignée sous le code BG1.12, appartenait à une adolescente de moins de vingt ans dont le crâne présentait une déformation intentionnelle : une allongement en forme de cône, résultat d’un bandage crânien étroit appliqué dès l’enfance. Cette pratique, bien que répandue dans diverses civilisations anciennes, reste entourée de mystères. Était-elle marque de beauté, de statut social, ou de spiritualité ? Les raisons varient selon les contextes culturels, mais elle semble avoir concerné plus fréquemment les filles.

Un décès brutal révélé par la science

L’analyse tomodensitométrique du crâne a mis en évidence une fracture sévère allant du front jusqu’à l’arrière de la tête, sans trace de cicatrisation – preuve que le traumatisme fut fatal. Les chercheurs, Mahdi Alirezazadeh et Hamed Vahdati Nasab, avancent l’hypothèse d’un coup porté par un objet large, probablement dans un acte violent. La fragilité accrue du crâne, due à sa modification, aurait facilité la transmission du choc au cerveau, causant la mort instantanée ou rapide de la jeune fille.

Un site funéraire aux multiples secrets

Le cimetière de Chega Sofla, lieu de cette macabre découverte, se distingue par sa richesse archéologique. On y recense des tombes individuelles et collectives, certaines abritant des familles, d’autres des individus dont les crânes portent les stigmates de transformations rituelles. L’un des tombeaux retrouvés serait, selon les chercheurs, la plus ancienne structure funéraire en briques connue à ce jour.

Perspectives scientifiques et humaines

Au-delà de l’émotion que suscite la mort prématurée de cette adolescente du Néolithique, c’est tout un pan des civilisations oubliées de l’Iran qui refait surface. Son crâne, silencieux témoin du passé, raconte une histoire de coutumes, de violence, et de condition féminine au sein d’un monde lointain.

Sources : online Library

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