Les chercheurs découvrent des bases de statues gigantesques… mais ce n'est pas tout !

Crédit image : République de Chypre

Un site oublié depuis le XIXe siècle ressurgit du passé

En 1885, l’archéologue allemand Max Ohnefalsch-Richter avait mis au jour un sanctuaire dédié au dieu Apollon dans la vallée de Frangissa, non loin de l’ancienne cité-royaume de Tamassos, l’une des dix puissances historiques de l’île de Chypre. Toutefois, le site avait été remblayé après les fouilles, et son emplacement exact s’était peu à peu effacé des mémoires scientifiques.

Un travail de longue haleine pour une redécouverte en 2024

Depuis 2021, des équipes archéologiques issues des universités de Francfort et de Kiel/Würzburg se sont engagées dans une quête minutieuse pour localiser cette énigmatique fouille disparue. C’est en 2024, près du village de Pera Orinis, que le site ancien fut redécouvert, livrant à nouveau ses secrets à la lumière.

Les fouilles récentes ont permis d’identifier les fondations architecturales d’un vaste complexe sacré ainsi qu’une cour dédiée aux offrandes, marquant l’importance cultuelle du lieu.

Des fragments de géants oubliés : témoignages d’un culte ancien

Dans les remblais de l’excavation originelle, les chercheurs ont exhumé plus d’une centaine de bases de statues, certaines de dimensions colossales. Ces piédestaux soutenaient autrefois d’imposantes statues votives taillées dans le calcaire, datées de la période archaïque (VIIe–VIe siècles av. J.-C.). Fait étonnant, des fragments de ces sculptures, ignorés lors des fouilles du XIXe siècle, ont également été retrouvés.

« Il est remarquable que non seulement les bases aient été préservées dans les déblais, mais que des fragments entiers de statues s’y trouvaient également, manifestement méconnus par les chercheurs de l’époque », a commenté l’équipe scientifique.

Une écriture doublement révélatrice : entre syllabaire chypriote et héritage hellénistique

Deux des bases découvertes portent des inscriptions significatives. L’une est gravée en caractères syllabiques chypriotes, une écriture locale ancienne, tandis que l’autre évoque les Ptolémées, souverains hellénistiques d’Égypte qui régnèrent aussi sur Chypre. Ces éléments attestent de l’importance continue du sanctuaire au fil des siècles, bien au-delà de l’époque archaïque.

Des offrandes atypiques pour un lieu unique

Parmi les objets votifs découverts figurent des artefacts singuliers rarement associés aux sanctuaires hellénistiques : perles de verre marbré, amulettes égyptiennes en faïence—matériau à base de quartz fritté—témoignant de la diversité des influences culturelles et des échanges méditerranéens.

Un centre cultuel majeur révélé au XXIe siècle

Ce sanctuaire, longtemps perdu puis retrouvé, se révèle être un foyer religieux d’une richesse exceptionnelle. Sa redécouverte éclaire d’un jour nouveau les pratiques votives chypriotes et les dynamiques religieuses régionales à travers les âges.

Sources : République de Chypre

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