Aux Origines du Sacré : Découverte d’un Autel de Feu Vieux de 5 000 Ans au Cœur du Pérou

Crédit image : État péruvien

Une fenêtre sur l’une des plus anciennes civilisations du continent américain s’est récemment ouverte au site archéologique de Era de Pando, situé dans la vallée de Supe, au nord-ouest de la Cité Sacrée de Caral. Les archéologues y ont mis au jour un autel rituel de feu datant de près de cinq millénaires, apportant un éclairage nouveau sur les pratiques religieuses et sociales de la civilisation Caral-Supe.

Caral-Supe : les prémices d’un monde organisé

Bien avant l’érection des pyramides égyptiennes et bien avant l’émergence de la culture olmèque, une civilisation florissante s’épanouissait sur les côtes désertiques du Pérou. Le peuple de Caral-Supe, considéré comme la plus ancienne civilisation des Amériques, structurait déjà ses cités autour de pyramides monumentales et de centres cérémoniels élaborés vers 3500 av. J.-C.

Parmi les nombreuses agglomérations qui composaient cette civilisation (près de trente centres majeurs identifiés à ce jour), le site d’Era de Pando se distingue par son organisation urbaine sophistiquée. On y dénombre 48 édifices répartis autour d’un vaste espace central, comprenant temples, pyramides, et habitations domestiques.

L’autel de feu : un lieu sacré réservé à l’élite

Les récentes recherches menées par les archéologues de la Zone Archéologique de Caral (ZAC), unité spécialisée du ministère péruvien de la Culture, se sont concentrées sur l’édifice C1, une imposante pyramide au cœur du site.

Les fouilles ont révélé, sur son flanc ouest, un autel circulaire enfoui, interprété comme un autel de feu — espace rituel secondaire mais intimement lié aux cérémonies principales de l’édifice sacré.

Ce sanctuaire circulaire de 7 mètres de diamètre est précédé d’une cour rectangulaire de 16 mètres sur 8, accessible par un escalier cérémoniel menant depuis la salle principale du temple. Ces lieux n’étaient accessibles qu’à une élite restreinte : prêtres, chefs politiques et figures sociales majeures.

Durant les rituels, des offrandes précieuses y étaient consumées : perles, éclats de quartz, produits marins (poissons, coquillages) et récoltes agricoles — autant d’éléments symbolisant la prospérité et l’intercession divine.

Crédit image : État péruvien

Une redéfinition de l’histoire précolombienne

Cette trouvaille exceptionnelle enrichit considérablement notre compréhension des sociétés précolombiennes. Elle atteste non seulement d’une complexité sociale avancée dès les premiers âges des civilisations andines, mais aussi d’une pratique rituelle structurée, reliant les sphères politique, religieuse et économique.

Source : Ministère de la Culture du Pérou

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