Ils découvrent une mystérieuse figurine vieille de 8000 ans…

Crédit image : Archaeological Research in Asia

Une découverte archéologique majeure au cœur de l’Azerbaïdjan occidental

Dans la grotte de Damjili, située à l’ouest de l’Azerbaïdjan, des archéologues ont mis au jour une figurine en pierre qui pourrait bouleverser notre compréhension de la transition culturelle du Mésolithique au Néolithique dans le Caucase du Sud. Datée entre 6400 et 6100 avant notre ère, soit juste avant l’apparition du Néolithique, cette œuvre anthropomorphe révèle une richesse symbolique insoupçonnée.

Une œuvre énigmatique au croisement des âges

Taillée dans un galet fluvial, la figurine présente des gravures évoquant des éléments corporels et vestimentaires tels qu'une chevelure, une ceinture et peut-être un pagne. Toutefois, elle ne possède aucun attribut sexué, contrastant fortement avec les représentations féminines en argile caractéristiques des couches néolithiques.

Cette absence d’indication de genre, tout comme la position verticale de la figurine, marque une rupture avec l’iconographie néolithique classique. Alors que les figurines néolithiques du Caucase sont généralement assises, stylisées et féminines, façonnées en argile, celle de Damjili s’élève droite, taillée dans la pierre, et dépourvue de détails faciaux.

Un témoignage d’un symbolisme mésolithique distinct

Au-delà du matériau et du style, cette figurine semble témoigner d’une tradition artistique distincte au sein des sociétés mésolithiques du Caucase du Sud. Les chercheurs associent cette découverte à la culture ancienne de Shomutepe, qui occupait notamment la vallée du Kura moyen — où se trouve Damjili — ainsi que la plaine du Nakhitchevan et la vallée de l’Ararat.

Une continuité culturelle insoupçonnée

Publiée dans la revue Archaeological Research in Asia, l’étude remet en cause l’idée d’une rupture brutale liée à la néolithisation. Elle suggère au contraire un processus d’assimilation sélective des éléments néolithiques, dans lequel les traditions mésolithiques locales ont continué à façonner les pratiques symboliques et idéologiques.

Cette figurine marque ainsi une étape intermédiaire dans l’évolution de l’art mobilier, qui abandonnera progressivement la pierre au profit de l’argile, dans un contexte d’influences culturelles probablement issues du Croissant Fertile.

Une clé pour repenser les origines de l’art symbolique néolithique

Par son caractère unique, la figurine de Damjili interroge les paradigmes établis sur les origines de l’art symbolique au Néolithique. Elle révèle un héritage plus complexe, enraciné dans des traditions antérieures, et témoigne de la diversité des chemins empruntés par les sociétés humaines vers la sédentarisation et l’agriculture.

Source : ScienceDirect – https://doi.org/10.1016/j.ara.2025.100611

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