Les Visages de Pierre de Castabala : Une Histoire Révélée

Crédit image : Muzaffer Caglayaner – AA

Au cœur de l’ancienne cité de Castabala, dans le sud de la Turquie, une nouvelle série de masques sculptés a été révélée lors des plus récentes campagnes de fouilles. Chaque fragment, patiemment dégagé de la terre, enrichit la compréhension que nous avons de ce centre urbain qui rayonna sur la Cilicie antique.

Castabala–Hieropolis : une cité façonnée par le sacré et le pouvoir

Durant la période hellénistique, Castabala portait le nom d’Hieropolis, « la cité sacrée », probablement en raison du sanctuaire éminent dédié à la déesse Artémis Perasia. Ce lieu, d’abord forteresse régionale, s’est progressivement affirmé comme l’un des foyers culturels et politiques majeurs de la région.

L’intégration de la Cilicie dans la sphère d’influence romaine transforma profondément la cité. Rome confia le pouvoir à Tarcondimotos, qui érigea Castabala en capitale de son royaume client. Sous l’impulsion de cette dynastie, la ville adopta progressivement la physionomie d’une cité provinciale romaine, ordonnée et monumentale.

Une ville monumentale : théâtre, thermes et avenues

À cette époque, Castabala se dote d’édifices imposants : avenues bordées de colonnes, thermes publics, enceintes fortifiées et surtout un vaste théâtre dont la capacité d’accueil témoignait du dynamisme urbain. Ce théâtre, véritable cœur civique, accueillait aussi bien les spectacles que les rencontres sociales et les échanges intellectuels.

Crédit image : Muzaffer Caglayaner – AA

Une série de nouveaux reliefs

Les travaux menés conjointement par la Direction provinciale de la Culture et du Tourisme d’Osmaniye et l’Université Osmaniye Korkut Ata ont permis d’exhumer cinq nouveaux masques sculptés, portant à trente-six le nombre total d’exemplaires mis au jour.
Parmi eux, l’un se distingue : un visage marqué par l’âge, celui d’un penseur ou d’un philosophe, dont les traits suggèrent la réflexion et la sagesse. Selon le Dr Demir, du département d’archéologie de l’université, cette découverte renforce l’hypothèse d’un théâtre qui ne se limitait pas aux arts scéniques, mais servait également de tribune pour les débats, les lectures publiques et diverses activités littéraires.

Un apport essentiel pour la reconstruction du passé

Au-delà de leur intérêt artistique, ces reliefs fournissent de précieuses données architecturales. Leur disposition originelle offre des indices sur la structure du bâtiment scénique et nourrit l’espoir de restituer un jour l’apparence authentique du théâtre. Chaque découverte rapproche ainsi les archéologues d’une reconstitution fidèle de l’un des édifices majeurs de la cité.

Sources : AA

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